Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/66

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chemins qui mènent à des degrés faits en coquille de limaçon qui conduisent jusqu’en haut. De cette tour, on découvre l’espace de vingt milles, car le pays est large et uni ; mais le feu du ciel étant tombé sur la tour, l’a rasée et aplanie jusqu’au fond. »

De Babel, le voyageur se rendit à la synagogue d’Ézéchiel qui est sur l’Euphrate, véritable sanctuaire vers lequel affluent les croyants pour lire le grand livre écrit de la main du prophète. Puis, ne faisant que passer à Alkotzonath, à Ain-Japhata, à Lephras, à Kephar, à Kuffa, à Sura, jadis le siège d’une célèbre université juive, à Shafjathib, dont la synagogue est bâtie avec des pierres de Jérusalem, et traversant le désert de l’Yémen, il toucha à Théma, à Tilimas, à Chaibar, qui comptait cinquante mille israélites, à Waseth, et il entra enfin à Bassorah, qui est sur le Tigre, presque à l’extrémité du golfe Persique.

Sur cette ville importante et commerciale, le voyageur ne donne aucun détail ; mais, de là, il se rendit probablement à Karna, et visita le tombeau du prophète Esdras ; puis, il entra en Perse, et il séjourna à Chuzestan, grande ville ruinée en partie, que le Tigre divise en deux quartiers, l’un riche, l’autre pauvre, réunis par un pont sur lequel, par raison d’équité, est suspendu le cercueil de Daniel.

Benjamin de Tudele continua son voyage en Perse par Rudbar, Holwan, Mulehet, Amaria, où commence la Médie. En cet endroit, raconte-t-il, apparut cet imposteur David-El-Roï, faiseur de faux miracles, qui n’est