Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/70

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a visité sans doute, cette grande ville qui appartient au roi Louis, et qui est située sur la rivière de la Seine. « Elle renferme, dit-il, des disciples des sages, qui n’ont pas leurs pareils aujourd’hui sur toute la terre ; ils s’appliquent jour et nuit à l’étude de la loi ; ils sont fort hospitaliers envers tous les étrangers, et démontrent leur amitié et leur fraternité envers tous leurs frères juifs. »

Tel est ce voyage de Benjamin de Tudele. Il forme un monument important de la science géographique au milieu du XIIe siècle, et, par l’emploi du nom actuel de chaque ville citée dans la relation, nous l’avons rendu facile à suivre sur les cartes modernes.

Au nom de Benjamin de Tudele, l’ordre chronologique fait succéder celui de Jean du Plan de Carpin, que quelques auteurs appellent simplement Carpini. C’était un franciscain, qui naquit vers 1182 dans un bourg du district de Pérouse, en Italie. On sait les progrès que firent les hordes mongoles sous le commandement de l’ambitieux Gengis-Khan. En 1206, ce chef habile avait fait de Caracorum, ancienne ville turque, située dans la Tartarie, au nord de la Chine, la capitale de son empire. Sous son successeur Ogadaï, la domination mongole s’étendit jusque dans la Chine centrale, et ce souverain barbare, levant une armée de six cent mille hommes, envahit l’Europe. La Russie, la Géorgie, la Pologne, la Moravie, la Silésie, la Hongrie devinrent le théâtre de luttes sanglantes qui se dénouèrent au profit d’Ogadaï. On regardait ces Mongols comme des