Page:Verne - L’École des Robinsons - Le Rayon vert.djvu/390

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
170
le rayon-vert


En arrière, les falaises de Mull et la cime du Ben More s’empourprèrent d’une touche de feu.

Enfin, il n’y eut plus qu’un mince segment de l’arc supérieur à l’affleurement de la mer.

« Le Rayon-Vert ! le Rayon-Vert ! » s’écrièrent d’une commune voix les frères Melvill, Bess et Partridge, dont les regards, pendant un quart de seconde, s’étaient imprégnés de cette incomparable teinte de jade liquide.

Seuls, Olivier et Helena n’avaient rien vu du phénomène, qui venait enfin d’apparaître après tant d’infructueuses observations !

Au moment où le soleil dardait son dernier rayon à travers l’espace, leurs regards se croisaient, ils s’oubliaient tous deux dans la même contemplation !…

Mais Helena avait vu le rayon noir que lançaient les yeux du jeune homme ; Olivier, le rayon bleu échappé des yeux de la jeune fille !

Le soleil avait entièrement disparu : ni Olivier ni Helena n’avaient vu le Rayon-Vert.


XXIII

conclusion


Le lendemain, 12 septembre, la Clorinda appareillait avec jolie mer et brise favorable, et, tout dessus, courait dans le sud-ouest de l’archipel des Hébrides. Bientôt Staffa, Iona, la pointe de Mull, disparaissaient derrière les hautes falaises de la grande île.

Après une heureuse traversée, les passagers du yacht débarquèrent au petit port d’Oban ; puis, par le railway d’Oban à Dalmaly, et de Dalmaly à Glascow, à travers le pays le plus pittoresque des highlands, ils rentraient au cottage d’Helensburgh.

Dix-huit jours plus tard, un mariage était célébré en grande cérémonie à l’église Saint-George de Glasgow ; mais il faut bien avouer que ce n’était pas celui d’Aristobulus Ursiclos et de miss Campbell. Bien que le fiancé fût Olivier