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sus aux pirates de l’archipel !

Tous deux débarquèrent au bureau de la Santé, et montrèrent les papiers du bord qui étaient parfaitement en règle. Ils furent donc libres d’aller où et comme il leur convenait, après que rendez-vous eut été pris à onze heures pour rentrer à bord.

Skopélo, chargé des intérêts de la Karysta, s’enfonça dans la partie commerçante de la ville, à travers de petites rues étroites et tortueuses, avec des noms italiens, des boutiques à arcades, tout le pêle-mêle d’un quartier napolitain.

Nicolas Starkos, lui, voulait consacrer cette soirée à prendre langue, comme on dit. Il se dirigea donc vers l’esplanade, le quartier le plus élégant de la cité corfiote.

Cette esplanade ou place d’armes, plantée latéralement de beaux arbres, s’étend entre la ville et la citadelle, dont elle est séparée par un large fossé. Étrangers et indigènes y formaient alors un incessant va-et-vient, qui n’était point celui d’une fête. Des estafettes entraient dans le palais, bâti au nord de la place par le général Maitland, et ressortaient à travers les portes de Saint-Georges et Saint-Michel, qui flanquent sa façade en pierre blanche. Un incessant échange de communications se faisait ainsi entre le palais du gouverneur et la citadelle, dont le pont-