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sus aux pirates de l’archipel !

table, pourrais-je vous demander, s’il vous plaît, quelle est cette Syphanta, dont tout le monde parle aujourd’hui ?

— C’est une corvette, monsieur, lui fut-il répondu, une corvette achetée, frétée et armée par une compagnie de négociants anglais, français et corfiotes, montée par un équipage de ces diverses nationalités, et qui doit appareiller sous les ordres du brave capitaine Stradena ! Peut-être parviendra-t-il à faire, lui, ce que n’ont pu faire les navires de guerre de l’Angleterre et de la France !

— Ah ! dit Nicolas Starkos, c’est une corvette qui part !… Et pour quels parages, s’il vous plaît ?

— Pour les parages où elle pourra rencontrer, prendre et pendre le fameux Sacratif !

— Je vous prierai alors, reprit Nicolas Starkos, de vouloir bien me dire qui est ce fameux Sacratif ?

— Vous demandez qui est ce Sacratif ? » s’écria le Corfiote stupéfait, auquel l’Anglais vint en aide, en accentuant sa réponse par un « aoh ! » de surprise.

Le fait est qu’un homme qui en était à ignorer encore ce qu’était Sacratif, et cela en pleine ville de Corfou, au moment même où ce nom était dans toutes les bouches, pouvait être regardé comme un phénomène.