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l’inattendu.

Elle avait compris qu’il était dans les mains de ce personnage odieux !… Elle se courba, elle se sacrifia !… L’honneur de son père exigeait ce sacrifice !

Xaris reçut la jeune fille entre ses bras, presque défaillante. Il la transporta dans sa chambre. Là, il sut d’elle tout ce qui s’était passé, à quel renoncement elle avait consenti !… Aussi, quel redoublement de haine se fit en lui contre Nicolas Starkos !

Une heure après, selon son habitude, Henry d’Albaret se présentait à la maison de banque. Une des femmes de service lui répondit qu’Hadjine Elizundo n’était pas visible. Il demanda à voir le banquier… Le banquier ne pouvait le recevoir. Il demanda à parler à Xaris… Xaris n’était pas au comptoir.

Henry d’Albaret rentra à l’hôtel, extrêmement inquiet. Jamais pareilles réponses ne lui avaient été faites. Il résolut de revenir le soir et attendit dans une profonde anxiété.

À six heures, on lui remit une lettre à son hôtel. Il regarda l’adresse et reconnut qu’elle était de la main même d’Elizundo. Cette lettre ne contenait que ces lignes :

« Monsieur Henry d’Albaret est prié de considérer comme non avenus les projets d’union formés entre lui et la fille du banquier Elizundo. Pour des raisons qui lui sont tout à fait étrangères, ce mariage ne