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l’archipel en feu.

Quel coup cela fut pour lui ! Nicolas Starkos, admis dans cette maison d’où l’excluait une consigne impitoyable ! Il fut tenté, tout d’abord, de maudire Hadjine, et qui ne l’eût fait à sa place ? Mais il parvint à se maîtriser, son amour l’emporta sur sa colère, et, bien que les apparences fussent contre la jeune fille :

« Non ! non !… s’écria-t-il, cela n’est pas possible !… Elle… à cet homme !… Cela ne peut être !… Cela n’est pas ! »

Cependant, malgré les menaces par lui faites à Hadjine Elizundo, Nicolas Starkos, après avoir réfléchi, s’était décidé à se taire. De ce secret, qui pesait sur la vie du banquier, il résolut de ne rien dévoiler. Cela lui laissait toute facilité d’agir, et il serait toujours temps de le faire, plus tard, si les circonstances l’exigeaient.

C’est ce qui fut bien convenu entre Skopélo et lui. Il ne cacha rien au second de la Karysta de ce qui s’était passé pendant sa visite à Hadjine Elizundo. Skopélo l’approuva de ne rien dire et de se réserver, tout en observant que les choses ne prenaient point une tournure favorable à leurs projets. Ce qui l’inquiétait surtout, c’était que l’héritière ne voulût pas acheter leur discrétion en abandonnant l’héritage ! Pourquoi ? En vérité, il n’y comprenait rien.

Pendant les jours suivants, jusqu’au 12 novembre,