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vingt millions en jeu.

Nicolas Starkos ne quitta pas son bord, même une heure. Il cherchait, il combinait les divers moyens qui pourraient le conduire à son but. D’ailleurs, il comptait un peu sur l’heureuse chance, qui l’avait toujours servi pendant le cours de son abominable existence… Cette fois-ci, il comptait à tort.

De son côté, Henry d’Albaret ne vivait pas moins à l’écart. Ses tentatives pour revoir la jeune fille, il n’avait pas cru devoir les renouveler. Mais il ne désespérait pas.

Le 12, au soir, une lettre lui fut apportée à son hôtel. Un pressentiment lui dit que cette lettre venait d’Hadjine Elizundo. Il l’ouvrit, il regarda la signature : il ne s’était pas trompé.

Cette lettre ne contenait que quelques lignes, écrites de la main de la jeune fille. Voici ce qu’elle disait :


« Henry,

« La mort de mon père m’a rendu ma liberté, mais vous devez renoncer à moi ! La fille du banquier Elizundo n’est pas digne de vous ! Je ne serai jamais à Nicolas Starkos, un misérable ! mais je ne puis être à vous, un honnête homme ! Pardon et adieu !

« Hadjine Elinzundo. »