Page:Verne - L’Archipel en feu, 1884.djvu/168

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

160
l’archipel en feu.

Jusqu’alors, en effet, dans ces mers resserrées, toutes semées d’îles, et par conséquent de points de relâche, il était rare que plusieurs jours s’écoulassent sans que sa présence n’eût été signalée.

C’est dans ces circonstances, que, le 27 novembre, Henry d’Albaret arriva à Scio, huit jours après avoir quitté Corfou. Il y venait rejoindre son ancien commandant, afin de continuer sa campagne contre les Turcs.

La disparition d’Hadjine Elizundo l’avait frappé d’un coup terrible. Ainsi, la jeune fille repoussait Nicolas Starkos comme un misérable indigne d’elle, et elle se refusait à celui qu’elle avait accepté, comme étant indigne de lui ! Quel mystère y avait-il dans tout cela ? Où fallait-il le chercher ? Dans sa vie, à elle, si calme, si pure ? Non, évidemment ! Était-ce dans la vie de son père ? Mais qu’y avait-il donc de commun entre le banquier Elizundo et le capitaine Nicolas Starkos ?

À ces questions, qui eût pu répondre ? La maison de banque était abandonnée. Xaris lui-même avait dû la quitter en même temps que la jeune fille. Henry d’Albaret ne pouvait compter que sur lui seul pour découvrir ces secrets de la famille Elizundo.

Il eut alors la pensée de fouiller la ville de Corfou,