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l’archipel en feu.

Henry d’Albaret, après y avoir réfléchi, résolut de ne rien dire de cette affaire, pas même au second de la corvette. À quoi lui eût servi d’en parler ? Son mystérieux correspondant, quel qu’il fût, ne se ferait certainement pas connaître.

Et maintenant, le commandant tiendrait-il compte de l’avis contenu dans cette lettre ?

« Certainement ! se dit-il. Celui qui m’a écrit la première fois, à Scio, ne m’a pas trompé en m’affirmant qu’il y avait une place à prendre dans l’état-major de la Syphanta. Pourquoi me tromperait-il la seconde, en m’invitant à rallier l’île de Scarpanto dans la première semaine de septembre ? S’il le fait, ce ne peut être que dans l’intérêt même de la mission qui m’est confiée ! Oui ! Je modifierai mon plan de campagne, et je serai, à la date fixée, là où l’on me dit d’être ! »

Henry d’Albaret serra précieusement la lettre qui lui donnait ces nouvelles instructions ; puis, après avoir pris ses cartes, il se mit à étudier un nouveau plan de croisière, afin d’occuper les quatre mois qui restaient à courir jusqu’à la fin d’août.

L’île de Scarpanto est située dans le sud-est, à l’autre extrémité de l’Archipel, c’est-à-dire à quelque centaine de lieues en droite ligne. Le temps ne manquerait donc pas à la corvette pour visiter les