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signaux sans réponse.

Pendant la fin de la semaine, la navigation fut ralentie, faute de vent, à l’ouvert de ce golfe Égine, qui entaille si profondément la terre de Grèce jusqu’à l’isthme de Corinthe. Il fallut veiller avec une extrême attention. La Syphanta, presque toujours encalminée, ne pouvait gagner ni sur un bord ni sur l’autre. Or, dans ces mers mal fréquentées, si quelques centaines d’embarcations l’eussent accostée à l’aviron, elle aurait eu bien de la peine à se défendre. Aussi l’équipage se tint-il prêt à repousser toute attaque, et il eut raison.

On vit, en effet, s’approcher plusieurs canots dont les intentions ne pouvaient être douteuses ; mais ils n’osèrent point braver de trop près les canons et les mousquets de la corvette.

Le 10 juillet, le vent recommença à souffler du nord — circonstance favorable pour la Syphanta, qui, après avoir passé presque en vue de la petite ville de Damala, eut rapidement doublé le cap Skyli, à la pointe extrême du golfe de Nauplie.

Le 11, elle paraissait devant Hydra, et, le surlendemain, devant Spetzia. Inutile d’insister sur la part que les habitants de ces deux îles prirent à la guerre de l’Indépendance. Au début, Hydriotes, Spetziotes et leurs voisins, les Ipsariotes, possédaient plus de trois cents navires de commerce. Après les avoir