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l’archipel en feu.

coque des deux bricks, tandis que ceux du pont visaient la mâture.

« Feu ! » cria le commandant d’Albaret.

La bordée de tribord éclata. Du pont et de la batterie de la corvette, onze canons et trois caronades vomirent leurs projectiles, et entre autres, plusieurs paires de ces boulets ramés, qui sont disposés pour obtenir un démâtage à moyenne distance.

Dès que les vapeurs de la poudre, repoussées en arrière, eurent démasqué l’horizon, l’effet produit par cette décharge sur les deux bâtiments, put être immédiatement constaté. Il n’était pas complet, mais ne laissait pas d’être important.

Un des deux bricks, qui occupaient le centre de la ligne, avait été atteint au-dessus de la flottaison. En outre, plusieurs de ses haubans et galhaubans ayant été coupés, son mât de misaine, entamé à quelques pieds au-dessus du pont, venait de tomber en avant, brisant du même coup la flèche du grand mât. Dans ces conditions, ce brick allait perdre quelque temps à réparer ses avaries ; mais il pouvait toujours porter sur la corvette. Le danger qu’elle courait d’être cernée, n’était donc pas atténué par ce début du combat.

En effet, les deux autres bricks, placés à l’extrémité de l’aile droite et de l’aile gauche, étaient main-