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sacratif.

tenant arrivés à hauteur de la Syphanta. De là, ils commençaient à se rabattre sur elle en dépendant ; mais ils ne le firent pas sans l’avoir saluée d’une bordée d’enfilade qu’il lui était impossible d’éviter.

Il y eut là un double coup malheureux. Le mât d’artimon de la corvette fut coupé à la hauteur des jottereaux. Tout le phare de l’arrière s’abattit en pagale, par bonheur, sans rien entraîner du gréement du grand mât. En même temps, les drômes et une embarcation étaient fracassées. Ce qu’il y eut de plus regrettable, ce fut la mort d’un officier et de deux matelots, tués sur le coup, sans compter trois ou quatre autres, grièvement blessés, que l’on transporta dans le faux-pont.

Aussitôt Henry d’Albaret donna des ordres pour que le déblaiement de la dunette se fit sans retard. Agrès, voiles, débris de vergues, espars, furent enlevés en quelques minutes. La place redevint libre et praticable. C’est qu’il n’y avait pas un instant à perdre. Le combat d’artillerie allait recommencer avec plus de violence. La corvette, prise entre deux feux, serait obligée à résister des deux bords.

À ce moment, une nouvelle bordée fut envoyée par la Syphanta, et si bien pointée, cette fois, que deux bâtiments de la flottille — un des senaux et une saïque — atteints en plein bois au-dessous de la