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L’ARCHIPEL EN FEU.

jorité, c’est-à-dire deux ou trois ans après sa sortie de l’école navale. Maître d’une assez belle fortune, il n’avait point pensé que ce fût une raison d’abandonner son métier de marin. Au contraire. Il continua donc à suivre cette carrière, — l’une des plus belles qui soient au monde, — et il était lieutenant de vaisseau quand le pavillon grec fut arboré en face du croissant turc dans la Grèce du nord et le Péloponnèse.

Henry d’Albaret n’hésita pas. Comme tant d’autres braves jeunes gens irrésistiblement entraînés par ce mouvement, il accompagna les volontaires que des officiers français allaient guider jusqu’aux confins de l’Europe orientale. Il fut de ces premiers Philhellènes qui versèrent leur sang pour la cause de l’indépendance. Dès l’année 1822, il se trouvait parmi ces glorieux vaincus de Maurocordato, à la fameuse bataille d’Arta, et, parmi les vainqueurs, au premier siège de Missolonghi. Il était là, l’année suivante, quand succomba Marco Botsaris. Pendant l’année 1824, il prit part, non sans éclat, à ces combats maritimes qui vengèrent les Grecs des victoires de Méhémet-Ali. Après la défaite de Tripolitza, en 1825, il commandait un parti de réguliers sous les ordres du colonel Fabvier. En juillet 1826, il se battait à Chaidari, où il sauvait la vie d’Andronika Starkos, que foulaient