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triste maison d’un riche.

Henry d’Albaret. Mais, si je pouvais emporter avec moi la certitude que vous m’aimez comme je vous aime…

— Henry, je n’ai aucun motif de cacher les sentiments que vous m’inspirez, répondit Hadjine. Je ne suis plus une enfant, et c’est avec le sérieux qui convient que j’envisage l’avenir. J’ai foi en vous, ajouta-t-elle en lui tendant les mains, ayez foi en moi ! Telle vous me laisserez en partant, telle vous me retrouverez au retour ! »

Henry d’Albaret avait pressé la main que lui donnait Hadjine comme gage de ses sentiments.

« Je vous remercie de toute mon âme ! répondit-il. Oui ! nous sommes bien l’un à l’autre… déjà ! Et si notre séparation n’en est que plus pénible, du moins emporterai-je cette assurance avec moi que je suis aimé de vous !… Mais, avant mon départ, Hadjine, je veux avoir parlé à votre père !… Je veux être certain qu’il approuve notre amour, et qu’aucun obstacle ne viendra de lui…

— Vous agirez sagement, Henry, répondit la jeune fille. Ayez sa promesse comme vous avez la mienne ! »

Et Henry d’Albaret ne dut pas tarder à le faire, car il s’était décidé à reprendre du service sous le colonel Fabvier.

En effet, les choses allaient de mal en pis pour la