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triste maison d’un riche.

tant fait pour la cause des Hellènes que défendaient ses intrépides marins, Tombasis, Miaoulis, Tsamados, si redoutés des capitans turcs, elle se voyait alors menacée des plus terribles représailles.

Henry d’Albaret ne pouvait donc tarder à quitter Corfou, s’il voulait devancer à Hydra les soldats d’Ibrahim. Aussi, son départ fut-il définitivement fixé au 21 octobre.

Quelques jours avant, ainsi que cela avait été convenu, le jeune officier vint trouver Elizundo et lui demanda la main de sa fille. Il ne lui cacha pas qu’Hadjine serait heureuse qu’il voulût bien approuver sa démarche. D’ailleurs, il ne s’agissait que d’obtenir son assentiment. Le mariage ne serait célébré qu’au retour d’Henry d’Albaret. Son absence, il l’espérait du moins, ne pouvait plus être de longue durée.

Le banquier connaissait la situation du jeune officier, l’état de sa fortune, la considération dont jouissait sa famille en France. Il n’avait donc point à provoquer d’explication à cet égard. De son côté, son honorabilité était parfaite, et jamais le moindre bruit défavorable n’avait couru sur sa maison. Au sujet de sa propre fortune, comme Henry d’Albaret ne lui en parla même pas, il garda le silence. Quant à la proposition elle-même, Elizundo répondit qu’elle lui agréait. Ce mariage ne pouvait que le rendre heu-