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triste maison d’un riche.

vaincus. Plusieurs de leurs navires avaient coulé ou sauté avec un grand nombre d’officiers et de matelots. Ibrahim ne pouvait donc plus rien attendre de la marine du sultan pour l’aider dans son expédition contre Hydra.

C’était là un fait d’une importance considérable. En effet, il devait être le point de départ d’une nouvelle période pour les affaires de Grèce. Bien que les trois puissances fussent décidées d’avance à ne point tirer parti de cette victoire en écrasant la Porte, il paraissait certain que leur accord finirait par arracher le pays des Hellènes à la domination ottomane, certain aussi que, dans un temps plus ou moins court, l’autonomie du nouveau royaume serait faite.

Ainsi en jugea-t-on dans la maison du banquier Elizundo. Hadjine, Henry d’Albaret, Xaris, avaient battu des mains. Leur joie trouva un écho dans toute la ville. C’était l’indépendance que les canons de Navarin venaient d’assurer aux enfants de la Grèce.

Et tout d’abord, les desseins du jeune officier furent absolument modifiés par cette victoire des puissances alliées, ou plutôt — car l’expression est meilleure — par cette défaite de la marine turque. Par suite, Ibrahim devait renoncer à entreprendre la campagne