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l’archipel en feu.

« Accoste ! » dit le capitaine.

La barre fut mise dessous, et la sacolève vint au plus près. Dès que l’entrée du port eut été suffisamment ouverte, elle laissa porter franchement. Bientôt les voiles de misaine furent amenées, puis la grande voile, et la Karysta donna dans le chenal sous son tape-cul et son foc. Son erre lui suffit, pour atteindre le milieu du port. Là, elle laissa tomber l’ancre, et les matelots s’occupèrent des diverses manœuvres qui suivent un mouillage.

Presque aussitôt, le canot était mis à la mer, le capitaine s’y embarquait, débordait sous la poussée de quatre avirons, accostait un petit escalier de pierre, évidé dans le massif du quai. Un homme l’y attendait, qui lui souhaita la bienvenue en ces termes :

« Skopélo est aux ordres de Nicolas Starkos ! »

Un geste de familiarité du capitaine fut toute sa réponse. Il prit les devants et remonta les rampes, de manière à gagner les premières maisons de la ville. Après avoir passé à travers les ruines du dernier siège, au milieu de rues encombrées de soldats turcs et arabes, il s’arrêta devant une auberge à peu près intacte, à l’enseigne de la Minerve, dans laquelle son compagnon entra après lui.

Un instant plus tard, le capitaine Starkos et Skopélo étaient attablés dans une chambre, ayant à