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LE PILOTE DU DANUBE.

d’un repas qui allait réunir tous les concurrents en de fraternelles agapes.

Cette heure était arrivée. Les pêcheurs, sans parler des curieux venus de Sigmaringen, attendaient, confortablement assis, devant l’estrade sur laquelle se tenaient le Président et les autres membres du Jury.

Et, en vérité, si les sièges, bancs ou escabeaux, ne faisaient point défaut, les tables ne manquaient pas non plus, ni, sur les tables, les moss de bière, les flacons de liqueurs variées, ainsi que les verres grands et petits.

Chacun ayant pris place, et les pipes continuant à fumer de plus belle, le Président se leva.

« Écoutez !… Écoutez !… » cria-t-on de tous côtés.

M. Miclesco vida au préalable un bock écumeux dont la mousse perla sur la pointe de ses moustaches.

« Mes chers collègues, dit-il en allemand, langue comprise de tous les membres de la Ligue Danubienne malgré la diversité de leurs nationalités, ne vous attendez pas à un discours classiquement ordonné, avec préambule, développement et conclusion. Non, nous ne sommes pas ici pour nous griser de harangues officielles, et je viens seulement causer de nos petites affaires, en bons camarades, je dirai même en frères, si cette qualification vous paraît justifiée pour une assemblée internationale.

Ces deux phrases, un peu longues comme