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LE PILOTE DU DANUBE.

la charrette déboucha dans une clairière, où une quinzaine d’hommes dormaient, étendus sur la mousse.

« Le chef est là ? s’enquit Kaiserlick.

— Pas encore.

— Il nous a dit de l’attendre ici. »

L’attente ne fut pas longue. Une demi-heure à peine après la voiture, le chef, ce même personnage qui était venu sur le tard à l’auberge, arriva à son tour, accompagné d’une dizaine de compagnons, ce qui portait à plus de vingt-cinq le nombre des membres de la troupe.

« Tout le monde est là ? demanda-t-il.

— Oui, répondit Kaiserlick qui paraissait détenir quelque autorité dans la bande.

— Et Titcha ?

— Me voici, prononça une voix sonore.

— Eh bien ?… interrogea anxieusement le chef.

— Réussite sur toute la ligne. L’oiseau est en cage à bord du chaland.

— Partons, dans ce cas, et hâtons-nous, commanda le chef. Six hommes en éclaireurs, le reste à l’arrière-garde, la voiture au milieu. Le Danube n’est pas à cinq cents mètres d’ici, et le déchargement sera fait en un tour de main. Vogel emmènera alors la charrette, et ceux qui sont du pays rentreront tranquillement chez eux. Les autres embarqueront sur le chaland.

On allait exécuter ces ordres, quand un des hommes laissés en surveillance au bord de la route accourut en toute hâte.