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LE PILOTE DU DANUBE.

la nuit, jusqu’au Danube, et s’assureraient de l’absence de toute force de police.

Pour l’instant, l’essentiel était de ne pas être dépistés, et que rien ne donnât l’éveil à cette troupe qui s’approchait.

Celle-ci ne tarda pas à atteindre le point où la route longeait la clairière. Malgré la nuit noire, on reconnut qu’elle se composait d’une dizaine d’hommes, et de significatifs cliquetis d’acier indiquaient des hommes armés.

Déjà, elle avait dépassé la clairière, lorsqu’un incident vint modifier les choses du tout au tout.

Un des deux chevaux, effrayé par ce passage d’hommes sur la route, s’ébroua et poussa un long hennissement qui fut répété par son congénère.

La troupe en marche s’arrêta sur place.

C’était bien une escouade de police qui descendait vers le fleuve, sous le commandement de Karl Dragoch complètement remis des suites de son accident de la matinée.

Si les gens de la clairière avaient connu ce détail, peut-être leur inquiétude en eût-elle été augmentée. Mais, ainsi qu’on l’a vu, leur chef croyait hors de combat le policier redouté. Pourquoi il commettait cette erreur, pourquoi il estimait ne plus avoir à compter avec un adversaire qu’il avait précisément en face de lui, c’est ce que la suite du récit ne tardera pas à faire comprendre au lecteur.