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AU NOM DE LA LOI.

Titcha, ouvrant les bras, exprima clairement par ce geste qu’il ignorait comment l’évasion avait pu s’accomplir et qu’il en déclinait, dans tous les cas, la responsabilité. Striga n’accepta pas cette commode défaite.

— Oui, imbécile, répéta-t-il d’une voix furieuse en arrachant des mains de son compagnon la lanterne qu’il promena sur le pourtour de la cabine. Il fallait visiter ton prisonnier et ne pas te fier aux apparences… Tiens ! regarde ce morceau de fer poli par le frottement. C’est là qu’il a usé la corde qui retenait ses mains… Il a dû y mettre des jours et des jours… Et tu ne t’es aperçu de rien !… On n’est pas stupide à ce point-là !

— Ah çà, mais, quand tu auras fini !… répliqua Titcha qui sentait la colère le gagner à son tour. Est-ce que tu me prends pour ton chien ?… Après tout, puisque tu tenais tant à boucler le Dragoch, il fallait le garder toi-même.

— J’aurais mieux fait, approuva Striga. Mais, d’abord, est-ce bien Dragoch que nous tenions ?

— Qui veux-tu que ce soit ?

— Le sais-je ?… Je suis en droit de m’attendre à tout, en voyant la manière dont tu t’acquittes d’une mission. L’as-tu reconnu, quand tu l’as pris ?

— Je ne peux pas dire que je l’aie reconnu, confessa Titcha, vu qu’il tournait le dos…