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LE PILOTE DU DANUBE.

À quelques kilomètres de Sigmaringen, Ilia Brusch laissa derrière lui le premier affluent du Danube, un simple ruisseau, le Louchat, qui s’y jette sur la rive gauche.

Profitant de l’éloignement relatif séparant les centres habités dans cette partie de son parcours, Ilia Brusch activa, durant toute cette journée, la marche de son embarcation, en ne pêchant que le minimum indispensable. À la nuit, n’ayant capturé que tout juste le poisson nécessaire à sa consommation personnelle, il s’arrêta en pleine campagne, un peu en amont de la petite ville de Mundelkingen dont les habitants ne le croyaient certainement pas si proche.

À cette deuxième journée de navigation succéda la troisième, qui fut presque identique. Ilia Brusch dériva rapidement devant Mundelkingen avant le lever du soleil, et il était encore de bonne heure qu’il avait déjà dépassé le gros bourg d’Ehingen. À quatre heures, il coupait l’Iller, important affluent de droite, et cinq heures n’avaient pas sonné, qu’il était amarré à un anneau de fer scellé dans le quai d’Ulm, première ville du royaume de Wurtemberg, après Stuttgart, sa capitale.

L’arrivée du célèbre lauréat n’avait pas été signalée. On ne l’attendait que le lendemain vers les dernières heures du soir. Il n’y eut donc pas l’empressement habituel. Très satisfait de son incognito, Ilia Brusch résolut d’employer la fin du jour à une visite sommaire de la ville.