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LE PILOTE DU DANUBE.

cas, c’est fort différent, et j’aurais mauvaise grâce à repousser plus longtemps vos propositions.

— Vous les acceptez donc ?

— Je les accepte.

— Fort bien ! dit l’amateur de pêche enfin parvenu au comble de ses vœux, en tirant de sa poche quelques billets de banque. Voici les mille florins.

— En voulez-vous un reçu ? demanda Ilia Brusch.

— Si cela ne vous désoblige pas.

Le pêcheur tira de l’un des coffres de l’encre, une plume et un calepin, dont il déchira un feuillet, puis, aux dernières lueurs du jour, se mit en devoir de libeller le reçu qu’il lisait en même temps à haute voix.

« Reçu, en payement forfaitaire de ma pêche pendant toute la durée de mon présent voyage et pour prix de son passage d’Ulm à la mer Noire, la somme de mille florins de monsieur…

— De monsieur… ? répéta-t-il, la plume levée, d’un ton interrogateur.

Le passager d’Ilia Brusch était en train de rallumer sa pipe.

— Jaeger, 45, Leipzigerstrasse, Vienne », répondit-il entre deux bouffées de tabac.