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conclusion peu inattendue.

Kin-Fo lui ouvrit ses bras.

« Non pas ! Un peu de patience encore, s’il vous plaît ! lui dit l’aimable femme, en faisant mine de se retirer derrière le paravent. Les affaires avant tout, ô mon sage mari ! »

Et, lui mettant la lettre sous les yeux :

— Mon petit frère cadet reconnaît-il son œuvre ?

— Si je la reconnais ! s’écria Kin-Fo. Quel autre que moi aurait pu écrire cette sotte lettre !

— Eh bien, donc, avant tout, répondit Lé-ou, ainsi que vous en avez témoigné le très légitime désir, déchirez-la, brûlez-la, anéantissez-la, cette lettre imprudente ! Qu’il ne reste rien du Kin-Fo qui l’avait écrite !

— Soit, dit Kin-Fo en approchant d’une lumière le léger papier, mais, à présent, ô mon cher cœur ! permettez à votre mari d’embrasser tendrement sa femme et de la supplier de présider ce bienheureux repas. Je me sens en disposition d’y faire honneur !

— Et nous aussi ! s’écrièrent les cinq convives. Cela donne très faim d’être très contents ! »

Quelques jours après, l’interdiction impériale étant levée, le mariage s’accomplissait.

Les deux époux s’aimaient ! Ils devaient s’aimer toujours ! Mille et dix mille félicités les attendaient dans la vie !

Il faut aller en Chine pour voir cela !


fin des tribulations d’un chinois en chine