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maître du monde

C’était à n’y rien comprendre, on l’avouera, et le vrai est qu’on n’y comprenait rien.

Du reste, après sa double réapparition sur la route de Little-Rock et près du littoral du lac Supérieur, on ne l’avait plus aperçu. Aussi, mes agents et moi, nous n’eûmes point à nous mettre en route.

On sait que le gouvernement eût voulu entrer en communication avec le mystérieux personnage. Mais il fallait abandonner toute idée de s’emparer de sa personne, et arriver au but par d’autres moyens. Ce qui importait, et ce dont s’inquiétait plus spécialement le public, c’était que l’Union devînt seule propriétaire d’un appareil lui assurant une incontestable supériorité sur les autres pays, surtout en cas de guerre. Il était à croire, d’ailleurs, que l’inventeur devait être d’origine américaine, puisqu’il ne se montrait que sur le territoire américain, et qu’il préférerait sans doute traiter avec l’Amérique.

Voici la note que publièrent tous les journaux des États-Unis à la date du 3 juillet.

Cette note était conçue en ces termes, des plus formels :

« Dans le courant d’avril de la présente année, une automobile a circulé sur les routes de la Pennsylvanie, du Kentucky, de l’Ohio, du Tennessee, du Missouri, de l’Illinois, et le 27 mai, pendant le match de l’American-Club, sur les routes du Wisconsin, puis elle a disparu.

» Au cours de la première semaine de juin, un bateau, évoluant à grande vitesse, a parcouru les parages de la Nouvelle-Angleterre, entre le cap Nord et le cap Sable et plus particulièrement en vue de Boston, puis il a disparu.

» Dans la seconde quinzaine du même mois, un submersible a manœuvré sous les eaux du lac Kirdall, au Kansas, puis il a disparu.

» Tout porte à le croire, c’est au même inventeur que sont dus