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maître du monde

Mon premier soin fut de regarder la signature.

De signature, il n’y en avait pas… Rien que trois majuscules, à la suite de la dernière ligne…

« La lettre n’est pas du maire de Morganton… dis-je alors.

— Et de qui ?… » demanda Grad, doublement curieuse en sa qualité de femme et de vieille femme.

Tout en examinant les initiales qui servaient de signature, je me disais :

« Je ne connais personne à qui elles puissent se rapporter, ni à Morganton, ni ailleurs ! »

L’écriture de la lettre était assez forte, les pleins et les déliés très accusés, — une vingtaine de lignes en tout.

Voici la copie de cette lettre, dont j’ai conservé précieusement le texte original, et pour cause, — datée, à mon extrême stupéfaction, de ce mystérieux Great-Eyry :


« Great-Eyry. Montagnes-Bleues, Caroline du Nord.


» 13 juin.


» À Monsieur Strock, inspecteur principal de police. Long-Street, 34, Washington.


» Monsieur,


» Vous avez été chargé d’une mission à l’effet de pénétrer dans le Great-Eyry.

» Vous êtes venu, à la date du 28 avril, accompagné du maire de Morganton et de deux guides.

» Vous êtes monté jusqu’à l’enceinte, et vous avez fait le tour des murailles, trop hautes pour être escaladées.

» Vous avez cherché une brèche, et vous ne l’avez pas trouvée.