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nord contre sud.


— C’est monsieur Harvey qui vous a dépêché à Castle-House pour une communication ?

— Oui, et comme le fleuve était surveillé, je n’ai pu venir directement par le Saint-John.

— Et vous avez pu vous joindre à cette milice, à ces assaillants, sans éveiller leurs soupçons ?

— Oui. Ils sont suivis de toute une troupe de pillards. Je me suis mêlé à eux, et, dès que j’ai été à portée de m’enfuir, je l’ai fait, au risque de quelques coups de fusils.

— Bien, mon ami ! Merci ! — Vous avez, sans doute, un mot d’Harvey pour moi ?

— Oui, monsieur Burbank. Le voici ! »

James Burbank prit le billet et le lut. M. Harvey lui disait qu’il pouvait avoir toute confiance dans son messager, John Bruce, dont le dévouement lui était assuré. Après l’avoir entendu, M. Burbank verrait ce qu’il aurait à faire pour la sécurité de ses compagnons.

En ce moment, une douzaine de coups de feu éclatèrent au-dehors. Il n’y avait pas un instant à perdre.

« Que me fait savoir monsieur Harvey par votre entremise ? demanda James Burbank.

— Ceci, d’abord, répondit John Bruce. C’est que la troupe armée, qui a passé le fleuve pour se porter sur Camdless-Bay, compte de quatorze à quinze cents hommes.

— Je ne l’avais pas évaluée à moins. Après ? Est-ce Texar qui s’est mis à sa tête ?

— Il a été impossible à M. Harvey de le savoir, reprit John Bruce. Ce qui est certain, c’est que Texar n’est plus à Jacksonville depuis vingt-quatre heures !

— Cela doit cacher quelque nouvelle machination de ce misérable, dit James Burbank.

— Oui, répondit John Bruce, c’est l’avis de monsieur Harvey. D’ailleurs, Texar n’a pas besoin d’être là pour faire exécuter l’ordre relatif à la dispersion des esclaves affranchis…