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la veille.

— James Burbank, je te le répète, ne sera plus à redouter dans quelques jours. D’ailleurs, s’il le fallait, tu sais où la métisse et l’enfant devraient être conduites… là où j’aurais à te rejoindre ?

— Oui, maître, reprit Squambô, car il faut aussi prévoir le cas où Gilbert, le fils de James Burbank, et Mars, le mari de Zermah…

— Avant quarante-huit heures, ils seront en mon pouvoir, répondit Texar, et quand je les tiendrai… »

Zermah n’entendit pas la fin de cette phrase si menaçante pour son mari, pour Gilbert.

Texar et Squambô sortirent alors du fortin, dont la porte se referma sur eux.

Quelques instants plus tard, le squif, conduit par l’Indien, quittait l’îlot, se dirigeait à travers les sombres sinuosités de la lagune, rejoignait une embarcation qui attendait l’Espagnol à l’ouverture de la crique sur le Saint-John. Squambô et son maître se séparèrent alors, après dernières recommandations faites. Puis Texar, emporté par le jusant, descendit rapidement dans la direction de Jacksonville.

Ce fut là qu’il arriva au petit jour, et à temps pour mettre ses projets à exécution. En effet, à quelques jours de là, Mars disparaissait sous les eaux du Saint-John et Gilbert Burbank était condamné à mort.


III

la veille


C’était le 11 mars, dans la matinée, que Gilbert Burbank avait été jugé par le Comité de Jacksonville. C’était le soir même que son père venait d’être mis en état d’arrestation par ordre dudit Comité. C’était le surlendemain