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nord contre sud.

les fédéraux ! Sans eux, je n’aurais pas eu l’honneur de votre visite ! La grâce que vous ne me demandez plus pour vous, vous venez, sans doute, me l’offrir pour moi ? »

Ce ton était si provoquant que James Burbank allait éclater. Son fils le retint.

« Mon père, dit-il, laissez-moi répondre. Texar veut nous engager sur un terrain où nous ne pouvons pas le suivre, celui des récriminations. Il est inutile de revenir sur le passé. C’est du présent que nous venons nous occuper, du présent seul.

— Du présent, s’écria Texar, ou mieux de la situation présente ! Mais il me semble qu’elle est fort nette. Il y a trois jours vous étiez enfermés dans cette cellule dont vous ne deviez sortir que pour aller à la mort. Aujourd’hui, j’y suis à votre place, et je m’y trouve beaucoup mieux que vous ne seriez tentés de le croire. »

Cette réponse était bien faite pour déconcerter James Burbank et son fils, puisqu’ils comptaient offrir à Texar sa liberté en échange du secret relatif à l’enlèvement.

« Texar, dit Gilbert, écoutez-moi. Nous venons agir franchement avec vous. Ce que vous avez fait à Jacksonville ne nous regarde pas. Ce que vous avez fait à Camdless-Bay, nous voulons l’oublier. Un seul point nous intéresse. Ma sœur et Zermah ont disparu pendant que vos partisans envahissaient la plantation et faisaient le siège de Castle-House. Il est certain que toutes deux ont été enlevées…

— Enlevées ? répondit méchamment Texar. Eh ! je suis enchanté de l’apprendre !

— L’apprendre ? s’écria James Burbank. Niez-vous, misérable, osez-vous nier ?…

— Mon père, dit le jeune officier, gardons notre sang-froid… il le faut. Oui, Texar, ce double enlèvement a eu lieu pendant l’attaque de la plantation… Avouez-vous en être personnellement l’auteur ?

— Je n’ai point à répondre.

— Refuserez-vous de nous dire où ma sœur et Zermah ont été conduites par vos ordres ?