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mener à Versailles les eaux de l’Eure par Maintenon, périrent par milliers[1].

Lors de la première colonisation du Sahel d’Alger, on a pu remarquer que les familles qui travaillaient des terres vierges étaient beaucoup plus maltraitées que les colons auxquels étaient échus des lots de terre déjà probablement mis en culture par les Maures. À Teniet-el-Had, une partie de la garnison était employée à ouvrir une route, dans un terrain composé de détritus végétaux en putréfaction, d’où s’échappaient des exhalations semblables aux émanations marécageuses ; ces travailleurs ont beaucoup souffert des fièvres qui se montrèrent chez ces soldats[2].

Aux environs de Toulouse, les fièvres intermittentes ont frappé une grande partie des populations situées au voisinage du canal de la Garonne pendant l’été où il fut percé. En 1847, lors des terrassements exécutés à Nancy pour l’ouverture du canal, les fièvres intermittentes firent invasion au faubourg Saint-Pierre, quartier voisin des travaux, et les soixante ou soixante-dix élèves du pensionnat Maggiolo furent frappées de cette maladie, sauf quelques-unes qui échappèrent à cette affection.

Divisions. — On peut diviser les marais en quatre classes principales : les marais d’eau douce, les marais d’eau salée, les marais mixtes et les marais souterrains. On a encore voulu les diviser suivant les effets qu’ils produisent, suivant les régions qu’ils occupent, suivant la végétation qui croît dans les lieux où ils sont situés ; mais toutes ces divisions se rattachent à celles que nous venons d’énumérer.

  1. Lafosse, Traité de Pathologie, t. i, p. 51.
  2. F. Jacquot, Annales d’hygiène publique, etc., 2me série, t. ii, p. 305.