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cette riche conquête. Celle proportionnellement plus considérable encore des marais de la Guyane française, rend douteuse la possibilité d’y continuer la transportation des détenus. La France même, malgré les progrès de son agriculture, sa population si compacte, compte encore plus de 470.000 hectares de terrain occupé par les marécages dans vingt de ses départements[1]. Les marécages les plus connus sont ceux du Brouageais qui ont une étendue de près de 10.000 hectares et dont nous avons fait l’historique plus haut ; ceux non moins considérables de la Camargue, de la Sologne ; ceux formés par l’étang de Lindre, la Seille. Le pays des Dombes, dans la Bresse, est un pays couvert de marais et occupant une superficie de 90 à 95000 hectares ; les étangs de ces localités, en général peu profonds, sont de véritables marais sur leurs bords. Les terres sont profondément infiltrées, les cours des ruisseaux déplacés, enfin les barrages et des procédés inintelligents d’irrigation achèvent de convertir en marécages une étendue de terrains qui n’avaient pas encore été envahis par les eaux ; ces étangs sont alternativement inondés et cultivés.

Parmi les départements qui sont le plus abondamment pourvus de marais, nous pouvons citer la Vendée, les Bouches-du-Rhône, la Charente-Inférieure, la Gironde, la Loire-Inférieure, l’Ain, les Landes, le Gard, le Cher, l’Aisne, l’Aude, le Morbihan, la Corse, la Somme, l’Oise, les Deux-Sèvres, l’Hérault, les Basses-Alpes, l’Isère, la Marne, le Maine-et-Loire, l’Indre, le Loiret, le Calvados.

Les régions palustres sont généralement basses, humides, manquant d’écoulement, les eaux demeurent stagnantes ; elles sont ordinairement situées sur le littoral de la mer, sur

  1. Lafosse, Loc. cit., t. i, p. 49