Page:Viaud - Des effluves ou émanations paludéennes.djvu/24

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à la surface par un moyen quelconque, la fermentation survient et le dégagement des miasmes et de gaz insalubres se produit aussitôt. On comprend facilement comment à la suite de labours, on a vu d’anciens marais à fond argileux, devenir des foyers d’émanations paludéennes. Les défrichements des terres vierges, les fouilles, les déblais, sont des sources miasmatiques qui s’expliquent facilement par le fait que nous venons d’énumérer.

Une légère humidité suffit souvent pour déterminer la production des miasmes ; les terrains non submergés qui renferment des substances salines et des matières organiques peuvent en émettre lorsqu’ils sont soumis à des alternatives de pluie et de chaleur. Si le dégagement des effluves se fait principalement remarquer après la saison des pluies, cette production peut se manifester dans les contrées où le phénomène pluie n’est pas connu ; nous en voyons un exemple sur la côte péruvienne, comprise entre la chaîne des Andes et la mer du Sud. Pendant six mois de l’année, il règne un brouillard si épais, qu’on n’y aperçoit jamais les étoiles la nuit ; le jour, quand il arrive que les contours du soleil sont reconnaissables, son disque paraît dépouillé de rayons, comme si on le regardait à travers un verre noir. C’est à cette époque qu’à Lima, l’hygromètre indique toujours saturation complète ; la brume ne se dissipe guère que vers neuf ou dix heures du matin, pour retomber vers quatre heures en pluie très fine et pour obscurcir le ciel toute la nuit. Les météores aqueux vésiculaires, lorsqu’ils sont arrivés à ce point, agissent puissamment, à la fois, comme producteurs et propagateurs de miasmes, en fournissant aux foyers palustres, l’humidité qui leur est nécessaire pour entrer en fabrication.

Maintenant que nous venons de considérer les agents essentiels producteurs d’effluves, nous devons faire connaître