Page:Viaud - Des effluves ou émanations paludéennes.djvu/30

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gâts du Brouageais et Marennes, au sud de ces mêmes lieux, ont à subir par leur position, les effets du voisinage des marais quand les vents de l’ouest ou du nord soufflent dans leur direction ; de là l’alternance des fièvres qui règnent dans ces deux villes.

La propagation des effluves peut être contrariée par des obstacles divers qui peuvent arrêter leur dissémination. Outre les vents que nous venons d’indiquer comme s’opposant à cette propagation, nous pouvons ajouter les pluies abondantes qui, en diminuant la température de l’air, humectent l’atmosphère et affaiblissent sa tendance à dissoudre les vapeurs ; ces pluies peuvent parfois convertir les marais en de véritables étangs et les rendre moins nuisibles et moins dangereux.

Parmi les obstacles qui s’opposent à la propagation des émanations marécageuses, nous remarquerons et citerons les montagnes, les forêts, les cours d’eau, les collines, les rideaux d’arbres, une construction même. La plupart de ces obstacles agissent en ce qu’ils arrêtent les courants d’air qui tendent à transporter au loin les effluves et les effets nuisibles que ces agents peuvent occasionner. Les forêts produisent de bons effets et peuvent être une cause d’assainissement. Des observations nombreuses viennent prouver l’exactitude de ce fait. D’après Lancisi, les Marais-Pontins n’ont exercé de ravages sur la ville de Rome, qu’après la destruction des forêts situées entre ces lieux insalubres et l’ancienne capitale du monde civilisé. L’air venant des marécages en traversant ces bois, subissait une purification à peu près complète, et arrivait ainsi à la Ville Éternelle, dégagé de ses effluves et de ses impuretés. Les arbres agissent-ils en décomposant les effluves qu’ils absorbent avec l’air qui sert à leur nutrition ? C’est un point à éclairer.