Page:Viaud - Des effluves ou émanations paludéennes.djvu/40

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L’influence des effluves varie suivant les animaux ; cette influence peut s’exercer directement ou indirectement comme nous venons de le dire précédemment ; nous ne nous arrêterons pas aux affections que ces agents pathogéniques peuvent engendrer, nous ne ferons qu’indiquer ou plutôt nommer les principales, les plus connues.

Chez l’homme, la fièvre intermittente est celle que l’on voit apparaître en première ligne ; elle peut être considérée comme la pierre de touche des marais ; nous l’avons assez fait connaître dans le courant de ce mémoire. La fièvre jaune, le choléra, la typhohémie sont aussi des maladies dont les effluves ne sont pas étrangers à leur étiologie.

Les marais sont plus nuisibles aux ruminants qu’aux autres herbivores ; ils donnent au mouton la pourriture ou maladie de Sologne, la cachexie aqueuse, le sang de rate, l’érysipèle gangréneux, et au bœuf le charbon, des affections de poitrine, le typhus. Le cheval est aussi frappé par les effluves qui se traduisent chez lui par des hydrohémies, la fluxion périodique, la typhose.

Le porc, le buffle, les oiseaux aquatiques sont, parmi les animaux, ceux qui résistent le mieux aux effluves. Quelques poissons ne peuvent vivre que dans les eaux vives ; mais ceux qui supportent le mieux l’influence des eaux stagnantes sont malades, prennent des chairs molles, fades et de mauvais goût, lorsque le liquide diminuant, se charge de principes nuisibles. Les animaux non acclimatés, ceux qui n’ont pas été encore habitués aux effluves, ceux qui ont été mal nourris pendant l’hiver, ceux qui, pressés par la faim, ont les vaisseaux absorbants très actifs, souffrent plus de l’influence des marais que ceux qui se trouvent dans des conditions opposées.

Il résulte de ce que nous venons de dire que le même