Page:Viaud - Des effluves ou émanations paludéennes.djvu/46

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Pour compléter et achever ce qui nous reste à dire sur la prophylaxie, nous allons faire connaître quelques principes hygiéniques, relatifs aux habitations, au régime, aux diverses précautions qu’il est utile d’employer contre l’influence des effluves.

Les habitations doivent toujours être hors des marécages ; si l’on construit des étables près des lieux humides, on aura égard à la direction des vents, et lors même que les constructions seraient éloignées de foyers d’infection au-delà de la distance ordinairement parcourue par les effluves, il sera prudent de ne pas faire des ouvertures de ce côté. Quand on ne peut pas prévenir la formation des effluves, il faut chercher les moyens susceptibles de rendre le corps moins sensible à une action qu’il ne peut éviter. L’usage d’une nourriture substantielle, modérément abondante, celui des toniques et des spiritueux, une habitation aérée, l’exercice pris avec modération et durant les heures où les émanations sont le plus raréfiées, la précaution de se tenir renfermé dans les circonstances opposées, l’observation rigoureuse de la propreté et autres secours hygiéniques, sont bien capables assurément de rendre des services notables quand la cause morbifère à laquelle on les oppose n’est pas fort active. L’usage, même habituel, des fébrifuges, du quinquina qui guérit avec tant de certitude les fièvres d’accès, est insuffisant pour les prévenir.

Pour les animaux, la nourriture tonique, excitante, l’usage du sel et des couvertures sont d’utiles précautions à prendre, surtout pour les bestiaux qui labourent le sol des étangs et pour ceux qui ont été nouvellement introduits dans le pays. Les troupeaux ne doivent être conduits dans les pâturages qui avoisinent des marais que lorsque le vent et le soleil ont dissipé la rosée ; le soir, il faut les ramener de