Page:Vicaire - À la bonne franquette, 1892.djvu/79

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Fi, pouah, pouah ! Les vilains goulus !
Le diable soit de leur bourrache ! »
Et la voilà qui tousse et crache :
« Les pauvres gens ! n’en parlons plus. »

« Je voudrais, dis-je, belle brune,
Vous offrir un peu de vin blanc.
Les bouteilles sont sur le flanc,
Hélas ! il n’en reste pas une ! »

« Bah ! mon ami, c’est pour le mieux.
Veux-tu savoir ce qui me fâche ?
C’est que le monde soit trop lâche
Pour me regarder dans les yeux ;

C’est, quand pointent la violette,
Le bouton d’or et le souci,
Qu’il me faille rester ainsi
À la maison toute seulette.

Car je suis encor sûrement
La mieux faite du voisinage.
Aurais-tu deviné mon âge ?
Ne vaux-je pas un compliment ?