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LIVRE III.

LE SCEPTICISME DIALECTIQUE.

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CHAPITRE PREMIER.

L’ÉCOLE SCEPTIQUE.


Rien de plus obscur que l’histoire du scepticisme à partir du moment où la nouvelle Académie ayant cessé d’exister, on vit renaître une école qui prit le nom de pyrrhonienne. C’est à peine si, pour une période d’environ deux cents ans, nous pouvons savoir quelles furent les doctrines des plus illustres sceptiques. Le scepticisme est comme un fleuve qui s’enfonce sous la terre pour ne revenir à la lumière que fort loin de l’endroit où il a disparu.

Nous avons bien une liste de philosophes sceptiques, mais elle est trop courte pour le long espace de temps qu’elle doit remplir. Il faut qu’il y ait une lacune dans la succession des philosophes sceptiques. Où est cette lacune ? C’est un premier problème qu’il faut essayer de résoudre.

En outre, on admet généralement qu’à partir du moment où le pyrrhonisme reparaît sous son propre nom, l’école sceptique forme un tout, où il n’y a lieu d’introduire aucune subdivision. Le nouveau scepticisme, pour la plupart des historiens, comprend sans distinction tous les philosophes qui se succédèrent depuis Ptolémée jusqu’à Sextus Empiricus. On croit que leur doctrine s’est développée régulièrement, sans modification notable : en particulier, on tient pour acquis que l’union du scepticisme avec la médecine empirique, incontestable depuis Ménodote