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LIVRE IV.

LE SCEPTICISME EMPIRIQUE.

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CHAPITRE PREMIER.

LES MÉDECINS SCEPTIQUES
MÉNODOTE ET SEXTUS EMPIRICUS.


Le scepticisme empirique ne diffère pas essentiellement du scepticisme dialectique ; il se sert des mêmes arguments et adopte les mêmes formules ; ses représentants sont les fidèles disciples d’Ænésidème et d’Agrippa. Ils trouvent sans doute de nouveaux arguments, mais ces arguments ne modifient pas le fond de la doctrine : ils sont comme des variations infiniment diversifiées sur un thème déjà connu. Le principal mérite des sceptiques de la dernière période est d’avoir systématisé et coordonné les arguments de leurs devanciers. Rassembler ces éléments épars, en former un tout qui, par sa consistance, par l’union étroite des parties, par la puissance de synthèse qu’il suppose, soit l’égal des systèmes dogmatiques les plus célèbres, et pourtant conclue contre tout dogmatisme : telle parait avoir été leur ambition.

Toutefois, si, par le fond de leurs idées, les sceptiques empiriques ne se distinguent pas nettement de leurs prédécesseurs, l’esprit dont ils sont animés, le but qu’ils poursuivent, quelques-unes des conclusions auxquelles ils sont conduits, leur assignent, selon nous, une place à part. C’est pourquoi, contrairement à la plupart des historiens, nous avons distingué le scepticisme empirique et le scepticisme dialectique.

Ænésidème et ses successeurs immédiats n’étaient, croyons-