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MÉNODOTE ET SEXTUS EMPIRICUS.

habile dans la langue grecque et dans la langue latine, capable de discourir longtemps avec une érudition abondante et facile sur tous les sujets, même les plus mesquins. Il ne paraît pas que les vrais philosophes, comme Démonax, aient eu pour lui la moindre estime.

Favorinus, d’après Suidas » avait composé un grand nombre d’ouvrages ; il était fort instruit, très au courant des doctrines philosophiques, mais plus particulièrement attaché à la rhétorique. Parmi ceux de ses livres qui ont trait à la philosophie, il faut signaler : 1o Παντοδαπὴ ἱστορία ; 2o les Ἀπομνη­μονεύματα ; Diogène Laerce s’est servi de ces deux ouvrages ; 3o Ἐπιτομή[1], qui n’est peut-être qu’un chapitre de la Παντοδαπὴ ἱστορία ; 4o Κυρηναικά[2] ; 5o Περὶ Ὁμήρου σοφίας[3] ; 6o Περὶ Πυρρωνείων τρόπων[4] ; 7o trois livres Περὶ τῆς καταληπτικῆς φαντασίας[5] ; 8o Πλουτάρχος ἢ περὶ τῆς Ἀκαδημαϊκῆς διαθέσεως[6]. Un de ses livres était consacré à prouver que le soleil lui-même ne peut être perçu[7]. Il avait aussi composé un traité Ὑπὲρ Ἐπικτήτου[8].

C’est une question de savoir s’il faut compter Favorinus parmi les partisans du pyrrhonisme ou parmi ceux de la nouvelle Académie. Zeller tient pour la première opinion, Haas pour la seconde. Il est certain que Favorinus professa une grande admiration pour Pyrrhon[9]), et il avait exposé les dix tropes d’Ænésidème. Toutefois, par bien des traits, il se rapproche plutôt de la nouvelle Académie. Il était bien, comme Arcésilas et Carnéade, un discoureur habile, qui se servait de la philosophie plutôt qu’il ne la servait ; on nous dit[10] d’ailleurs, qu’il avait l’habitude de

  1. Steph. Byzant., Ῥοπεῖς.
  2. Steph. Byzant., Ἀλεξανδρεία.
  3. Suidas.
  4. Gell., XI, v.  5.
  5. Gal., De opt. doctr., vol. I, p. 40.
  6. Ibid.
  7. Ibid. : Μηδὲ τὸν ἥλιον εἶναι καταληπτόν.
  8. Gal., De libr. propr., 12, vol. XIX, p. 44.
  9. Philostr., loc. cit., I, viii, 6. Gell., XI, v, 5.
  10. Gell., XX, 1 : « Noli ex me quærere quid existimem. Scis enim solitum esse me pro disciplina sectæ, quam colo, inquirere magis quam decernere. Sed quæso