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CAG

cagoux, ARCHI-SUPPOT DE L’ARGOT.[1] — S’il faut croire les historiens du temps, et particulièrement Sauval, le royaume argotique était mieux organisé que beaucoup d’autres, car le grand Coësré n’accordait les dignités de l’empire qu’à ceux de ses sujets qui s’en étaient montrés dignes, soit par leurs capacités, soit par les services qu’ils avaient rendus ; aussi n’était-ce que très-difficilement que les argotiers obtenaient le titre de Cagoux, ou Archi-Suppôt de l’Argot.

Les Cagoux étaient, pour la plupart, des écoliers chassés des divers collèges de Paris, des moines qui avaient jeté le froc aux orties, et des prêtres débauchés. Le nom de Cagoux vient probablement de la cagoule, espèce de capuchon adapté à leur juste-au-corps, et dont ils avaient l’habitude de se couvrir la tête lorsqu’ils ne voulaient pas être connus.

Les Cagoux se faisaient passer pour des personnes de condition ruinées par quelque malheur imprévu, et leur éloquence leur donnait les moyens d’extorquer aux bonnes ames des aumônes quelquefois considérables.

Les Cagoux étaient chargés, par le grand Coësré, de la conduite des novices, auxquels

  1. Note Wikisource : voir aussi Les Cagoux et Les Archi-Suppôts de l’argot en l’annexe « Pièces justificatives »