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MIK—MIN

le cœur du Mikel, ils veulent bien se charger de la réaliser. Lorsqu’ils ont trouvé un niais de force à croire qu’ils peuvent le faire aimer d’une femme, gagner à la loterie, ou découvrir un trésor caché, ils puisent à poignées dans sa bourse ; ce sont tous les jours des consultations, qui alors ne se donnent plus pour deux sous, mais qui sont payées fort cher ; ce sont des présens qu’il faut faire au génie familier du sorcier, etc., etc. Il arrive souvent, très-souvent même, que le Mikel n’est désabusé que lorsqu’il est complètement ruiné.

On mit un jour sous les yeux de M. Anglès, alors préfet de police, une pétition qui relatait toutes les ruses mises en œuvre par le sorcier que j’ai nommé plus haut, le sieur Fortuné, pour dépouiller un Mikel ; M. Anglès indigné écrivit en marge de cette pétition : « Si cet escamoteur ne rend pas ce qu’il a escroqué, je l’escamote à Bicêtre.» L’escamoteur rendit, pour ne pas être escamoté ; ce qui pourtant ne l’empêcha pas de faire de nouvelles dupes.

* millard, s. m.[1] — Mendiant de l’ancien Paris, qui ne reconnaissait pas l’autorité du grand Coësré.

MINCE, s. m. — Papier à lettre.

  1. Note Wikisource : voir aussi Les Millards en l’annexe « Pièces justificatives »