Page:Vidocq - Les Voleurs - Tome 1.djvu/52

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
lij
PRÉFACE.

« Si le rupin eust fiché du michon au marcandier il n’eust entrollé son ornie de balle.»[ⅼⅱ-1 1]

  1. « Si le gentilhomme eût donné du pain au marcandier, celui-ci n’eût pas pris sa poule d’Inde.»

Le rupin sortant dehors advisa cet écrit, il le lut, mais il n’entervoit que floutière, il demanda au ratischon de son village que c’estait à dire cela, mais il n’entervoit pas mieux que Sézière.[ⅼⅱ-2 1]

  1. Le gentilhomme sortant dehors, vit cet écrit et le lut ; mais il n’entendait pas l’argot ; il demanda au curé de son village, ce que voulait dire cela, mais il n’entendait pas mieux l’argot que lui.

Arriva que trimardant juxte la lourde du pipé, j’advisse cet écritau et commence à le lire, un cambrou du pipé qui me mouchailloit en advertit le rupin pour ce que je riois en le lisant, le rupin me demanda me disant :[ⅼⅱ-3 1]

  1. Il arriva qu’en passant près la porte du château, je vis cet écriteau et me mis à le lire ; un domestique du château, qui me regardait, avertit le gentilhomme que je riais en lisant ; le gentilhomme me demanda, et me dit :

« Viens là, gros gueux ; qu’est-ce que tu lis contre ma porte ? »

Alors je mis comble à la louche, et lui répondis :[ⅼⅱ-4 1]

  1. Je mis le chapeau à la main, et lui répondis :

« Monsieur, c’est que ce bon pauvre qui vous demanda l’aumône un de ces jours, et à qui vous ne donnâtes rien, a écrit que si vous lui eussiez donné quelque chose il n’eust pas emporté votre poule-d’Inde.»

Lors le rupin en colère jura par la tronche du Haure que s’il attrapoit jamais le trucheur en son pipé, il lui ficheroit cent coups de sabre sur l’andosse, et