Page:Vidocq - Les Voleurs - Tome 2.djvu/220

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Mais pour tenter les cures que je propose, il faudrait que les prisons et les bagnes, s’ils

    d’autres qui tous pourraient servir à prouver la vérité de ce que j’avance ici.

    Un jeune étudiant est refusé lors de son dernier examen ; il prétend que l’on a été injuste à son égard ; son esprit s’exulte, et de suite il court chez celui de ses professeurs auquel, à tort ou à raison, il attribue sa mésaventure, et il dirige sur lui le pistolet dont il était armé ; le professeur est assez heureux pour échapper à la mort qui lui était réservée. Quelques jours après cette tentative d’assassinat, le jeune étudiant fut arrêté par moi, et par suite traduit devant la Cour d’Assises de la Seine. Il ne chercha pas à nier la tentative criminelle que la vindicte publique lui reprochait, mais il prétendait ne pouvoir s’expliquer à lui-même comment, avec le caractère dont il était doué, il avait pu se déterminer à commettre une semblable action.

    Un avocat de ce jeune homme chercha à établir que son client était en démence, et qu’il ne jouissait pas du libre exercice de ses facultés lorsqu’il avait voulu assassiner son professeur ; il cita des faits de nature à prouver qu’il etait doué d’un caractère qui rendait, en quelque sorte, inexplicable le crime qu’il avait voulu commettre ; faits qui du reste furent confirmés par les déclarations de plusieurs témoins honorables.

    Ce système de défense fut parfaitement accueilli ; on posa cette question au jury : « l’accusé jouissait-il du libre exercice de ses facultés lorsqu’il a commis le crime