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lesquels le mal a jeté de si profondes racines, et qu’une pratique constante du vice a tellement endurcis, qu’on doit en quelque sorte désespérer de leur guérison ; c’est parmi ces derniers que doivent être rangés les voleurs de profession.

Les voleurs de profession sont ceux qu’une longue habitation dans les bagnes et dans les prisons, a familiarisés avec toutes les idées de désordre ; ils ne sont devenus ce qu’ils sont, que par une cohabitation prolongée avec leurs prédécesseurs dans la carrière ; aussi pour éviter qu’à leur tour ils ne fassent des prosélytes, il faudrait peut-être les séparer du troupeau, faire peser sur eux une rigueur indispensable, les traiter enfin comme ces malades dont l’état est désespéré et qui ne peuvent être sauvés que par l’emploi de remèdes violens. L’opportunité de la mesure que je propose sera du reste examinée ci-dessous.

Les hommes corrompus, comme les hommes vertueux, s’aiment entre eux et se secourent mutuellement lorsque l’heure de l’adversité a sonné ; aussi, comme on a pu le voir à l’article Haute Pègre, les voleurs de profession forment entre eux une sorte de sainte-alliance ;