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Ils n’ont pour se reposer que des espèces de boîtes, nommées galiottes, dans lesquelles il y a seulement une mauvaise paillasse et une couverture plus mauvaise encore, et qui ressemblent plus à un cercueil qu’à tout autre chose, et qui souvent sont entassées dans des dortoirs étroits et manquant d’air.

Leur nourriture ordinaire se compose d’une livre et demie de pain noir, d’un potage à la Rumfort le matin, d’une ration de légumes secs le soir, une ou deux fois par semaine, suivant les localités, un très-petit morceau de bœuf est ajouté à cette triste pitance ; les travailleurs seuls jouissent de ces avantages.

Ils peuvent, il est vrai, acheter à la cantine de la prison les supplémens nécessaires à cette nourriture évidemment insuffisante, mais à cette cantine on leur vend très-cher des objets de très-mauvaise qualité.

Les gens qu’aucune misère ne touche trouveront peut-être que je m’apitoye à tort ; ils diront que l’on ne saurait se montrer trop sevère envers des individus qui ont violé les lois du pacte social, et leur discours sera terminé par cet axiome, ornement obligé de tous les réquisitoires : la société demande vengeance.