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par la loi ; sous ce rapport, une clémence bien appliquée présente déjà de bien grands avantages, mais par la salutaire influence qu’elle peut exercer sur le moral des condamnés, des considérations du plus haut intérêt viennent encore ajouter à son importance.

L’homme est naturellement égoïste, et ce vice est plus particulièrement celui des prisonniers.

Dès que l’un d’entre eux a été l’objet d’une faveur royale, chacun se croyant au moins autant de droits que lui à en obtenir une semblable, s’irrite de ne pas avoir eu le même bonheur ; et du mécontentement au murmure et au découragement, l’intervalle n’est pas grand, surtout quand le mécontentement n’est que trop souvent justifié par des faits.

Combien, au contraire, obtiendrait-on de résultats avantageux, si les mesures proposées dans l’article cité ci-dessus étaient adoptées, et si à différentes époques des agens de l’autorité se transportaient à l’improviste dans les bagnes et dans les maisons centrales, et faisaient immédiatement mettre en liberté quelques-uns des captifs qui auraient successivement obtenu plusieurs remises de peines, et qui n’auraient