Page:Vidocq - Les Voleurs - Tome 2.djvu/386

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mouchailler les Argotiers se battre, et cependant les autres qui étaient par derrière entrent dans le creux, doublent de la grance, de la battouse, des limes, de l’artie, et autres choses, et puis tout doucement happent le taillis, et bient attendre ceux qui se battaient sur le grand trimar. Il raconte encore plusieurs histoires, comme celle d’un qui monta avec des tire-fonds en une potence, pour couper le bras d’un pendard et s’en servir en une grande boule en la vergne de Niort, d’un autre qui contrefit l’operateur en un pipet, et trompa la rupine qui lui avait prêté son gallier et fiché du michon pour abloquir des drogues en la vergne de Saumur pour guerir son marpaut qui avait grand mal à son chivre. Et plusieurs autres que je laisse pour n’être point prolixe.

Pour vous dire encore un de leurs tours qui se pratiquent entre les doubleux seulement, c’est que quand il passe quelqu’un du serment de la petite flambe par un carrefour qui soit proche d’une vergne, ils écrivent avec leur sabré une certaine marque ou chiffre dans le trimard, que les autres doubleux reconnaissent quand ils la mouchaillent, et jugent bien par la marque que un tel est ici, ou un tel s’en est