Page:Vidocq - Les Voleurs - Tome 2.djvu/395

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tain, aussi j’allai m’asseoir sur la terre et lorsque le Narquois m’eut fait manger ma part de la viande et d’une poule qu’il avait dans son bissac, il me demanda si je savais couper une bourse, je lui répondis que non, que mon Manceau ne m’avait rien appris ; alors il me dit que si je voulais aller avec lui il m’aurait bientôt appris à couper la bourse, à ouvrir une porte sans clé, me ferait recevoir dans la petite flambe, et encore à voler le linge étendu sur les haies. Je lui répondis que oui. Aussi plutôt que de retourner avec le Manceau, j’aimerais mieux être tuée tout à l’heure, ou bien être enterrée vive. Alors le Narquois ayant le chapeau à la main parla de cette façon au Cagou.


Très-haut, très-puissant, excellent, illustre, magnanime et vertueux seigneur, il plaira à la grandeur de votre révérence et cagoutise, d’avoir pitié de cette pauvre femme, car si l’on juge les causes par les effets, et l’intérieur des hommes par leurs actions, il est aisé de juger de la malice de ce Manceau par les mauvais traitemens dont il a accablé