Page:Vidocq - Mémoires - Tome 1.djvu/144

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prie seulement d’aller chercher ma maîtresse. — Oui !… me dit-elle d’un air tout à fait extraordinaire, et sans lever les yeux sur moi. Elle sort. Resté seul, je réfléchissais à ce singulier accueil…

On frappe ; j’ouvre, croyant recevoir Francine dans mes bras… c’est une nuée de gendarmes et d’agents de police qui fondent sur moi, me saisissent, me garrottent, et me conduisent devant le magistrat de sûreté, qui débute par me demander où j’avais logé depuis cinq jours. Ma réponse fut courte ; je n’eusse jamais compromis les personnes qui m’avaient reçu. Le magistrat me fit observer que mon obstination à ne vouloir donner aucune explication pourrait me devenir funeste, qu’il y allait de ma tête, etc., etc. Je n’en fis que rire, croyant voir dans cette phrase une manœuvre pour arracher des aveux à un prévenu en l’intimidant. Je persistai donc à me taire ; et l’on me ramena au Petit Hôtel.

À peine ai-je mis le pied dans le préau, que tous les regards se fixent sur moi. On s’appelle, on se parle à l’oreille ; je crois que mon travestissement cause tout ce mouvement et je n’y fais pas plus d’attention. On me fait monter